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Questions / Réponses

" La Préfecture me refuse toute indemnisation car aucune indemnité d'occupation à la charge des occupants: quid de l'obligation de réparation intégrale du préjudice subi par le propriétaire qui est maintenu hors de ses murs par le refus de la RFP ?"

C'est au propriétaire d'établir qu'il subit un préjudice actuel, direct et certain.
Si la Préfecture refuse d'indemniser au motif qu'"aucune indemnité d'occupation n'est à la charge des occupants" (selon vos termes), deux possibilités sont à envisager :
- soit que la valeur locative du local occupé est nulle (dans le cas d'un logement insalubre par exemple) et dans ce cas, pas de solution miracle : le juge administratif jugerait certainement que si la valeur locative est nulle, on ne peut espérer de ce local un quelconque revenu; il accorderait néanmoins des dommages intérêts en raison du refus de concours.
- soit que le juge de l'expulsion n'a pas condamné les occupants à verser une indemnité d'occupation, et dans ce cas, si la valeur locative du local occupé n'est pas nulle, il faut saisir à nouveau le juge pour lui demander de condamner les occupants à payer une indemnité d'occupation jusqu'à libération des lieux.


" Je loue ma maison avec un bail de 3 ans. Je souhaite la reprendre au bout de 2 ans pour y loger. L'article 15 de la loi 89-462 parle de 6 mois de préavis mais sans préciser "avant le terme du contrat". Est-ce possible avant le terme du bail ? "

Aucun texte n'interdit le congé pour habiter (reprise) avant le terme du bail. La seule contrainte est le délai de préavis de 6 mois au terme duquel le locataire devient occupant sans droit ni titre.


"Concernant les possibilités du JEX dont vous parlez sur ce site, notamment de pouvoir accorder un délai de grâce judiciaire pouvant atteindre 2 ans en cas d'expulsion. J'ai eu une info qui précise que cette disposition a été abrogée par l'article L63-1 du code de la construction et de l'habitation. Dorénavant le délai serait de 3 ans maximum sans possibilité pour le JEX de le prolonger. Me le confirmez-vous?"

Je vous confirme en effet, le JEX peut accorder un sursis de trois mois minimum à trois ans maximum (art. L613-2 du code de la construction et de l'habitation)


"Pour l'IRL, vous publiez un indice 100 au T2 2004 alors que sur le site de l'INSEE l'indice 100 est en 1998 ; en me basant sur l'INSEE , mon loyer va baisser en 2008 par rapport à 2007 ; est ce normal ?"

Le tableau des valeurs de l’IRL (indice de référence des loyers) publié par l’INSEE depuis sa création en janvier 2006 vient d’être modifié et la variation de la « base 100 » obéit à des règles que seuls les ingénieurs de l’institut maîtrisent, puisqu’ils les inventent au fur et à mesure de l’actualité.
SOS PROPRIETAIRES confirme que la première base 100 de l’IRL rendue publique par l’INSEE sur son site était celle du 2ème trimestre 2004. Au 9 janvier 2001, elle n’avait pas changé. Au 3 mars 2008, le tableau disponible ne mentionne plus la base 100 et commence à l’indice du 4ème trimestre 2002.
Ce même indice du 4ème trimestre 2002 passe de 96,55 dans le tableau du 9 janvier à 105,61 dans celui du 3mars. Comprenne qui pourra... Sans doute est-ce dû à la mise en place du nouvel indice IRL. Interrogé, l’INSEE se borne à répondre que son rôle est de publier des indices.
En effet, l’article 9 de la loi du 8 février 2008 « pour le pouvoir d’achat » a modifié l’IRL qui repose sur un mode de calcul différent, puisqu’il correspondra désormais à l’indice des prix hors tabac et hors loyers. Sa base 100 sera fixée au 4ème trimestre 1998 et le tout premier nouvel indice, celui du 1er trimestre 2008 sera connu vers le 15 avril
(abonnez-vous sur le site de l’INSEE www.insee.fr pour le recevoir par e-mail dès sa parution).

Pour répondre à la question posée, SOS PROPRIETAIRES comprend d’autant moins le raisonnement que le nouvel indice IRL n’est pas encore connu. Avec les taux publiés à ce jour pour l’ancien IRL, il ne peut pas y avoir de minoration de loyers comme c’est arrivé (c’était voulu) par le passé avec l’indice du coût de la construction.
Quand la nouvelle grille des indices IRL sera connue, elle devrait donc remonter au 4ème trimestre 1998, base 100. Elle permettra de remplacer l’indice de référence choisi à la signature du bail ( ICC ou IRL à compter de janvier 2006) par celui du trimestre correspondant dans la nouvelle grille (toujours garder le même trimestre pour respecter l’obligation légale de révision annuelle).
Et d’une manière générale, au moment où il faut réviser le loyer, toujours aller chercher sur le site de l’INSEE le dernier tableau publié.


"L'huissier nous demande des frais d'expulsion mais le locataire est parti avant celle-ci. Il a repris possession des lieux et changé les serrures. L'ordonnance date de 2001. Est-ce normal?"

Les frais d'huissier comprennent le coût des actes qu'il a diligentés et ses honoraires. Les actes sont tarifés, les honoraires sont libres et peuvent se négocier compte tenu notamment de l'efficacité de l'huissier, de ses diligences et de sa rapidité. En fin de procédure, l'huissier fait les comptes entre les provisions reçues et le coût final, dont ses honoraires. Que l'huissier reprenne possession des lieux est normal (c'est un acte tarifé), qu'il fasse changer les serrures ne choque pas (sauf si cela lui a été expressément interdit) : c'est une mesure de précaution élémentaire contre la réintroduction de l'expulsé ou l'intrusion de squatters. La délai écoulé entre l'ordonnance d'expulsion et l'expulsion effective dépend surtout de l'administration et pour une petite partie de l'huissier. Le refus de l'administration d'accorder le concours de la force publique engage sa responsabilité et vous permet d'obtenir de l'Etat une indemnité au titre des loyers et des charges impayés au cours de la période qui commence deux mois après la réquisition et finit à la date à compter de laquelle le concours de la force publique est accordé (ou à la date du départ spontané de l'expulsé). Si la négligence grave de l'huissier était établie, par exemple une totale inaction vis à vis de l'administration entre 2001 et 2007, sa responsabilité pourrait être engagée.
Voir les fiches :
vue d'ensemble de la procédure d'expulsion
le début de la période de responsabilité de l'Etat

comment reprendre légalement un local abandonné par l'expulsé


"Je n'arrive pas à faire partir mon locataire, malgré un congé pour vendre ..."

Congé pour vendre
Si le congé pour vendre a été donné dans les règles, le bail est résilié de plein droit à la date d'expiration du bail. Et si le locataire ne donne pas suite à l'offre d'achat et refuse de quitter les lieux, il n'y a pas d'autre moyen légal pour le faire partir que d'engager contre lui une procédure judiciaire d'expulsion : assignation, décision judiciaire d'expulsion, signification et la trilogie : commandement de quitter les lieux, tentative et réquisition du concours de la force publique.

Jusqu'à son départ effectif, spontané ou forcé, le locataire est redevable à son propriétaire d'une indemnité d'occupation égale à l'ex-loyer contractuel augmenté des charges locatives. Le propriétaire devra lui délivrer un reçu d'indemnité d'occupation, en aucun cas une quittance.

Enfin, le JEX (Juge de l'EXécution auprès du tribunal de grande instance) peut, à sa demande, lui accorder un délai pour quitter les lieux.


"Le calcul sur l'indexation 500x102,6/100 donne 513 et non 515 est-ce une erreur de calcul ou un réflexe lucratif ? "

C'est bien 513 € qu'il faut lire et non 515 € ... Merci de votre vigilance.


"Votre site est très utile. Une seule contradiction : vous écrivez que les indemnités d'occupation judiciaires n'ouvrent pas droit à indemnisation, alors que sur les modèles de courrier, vous prévoyez expressement le contraire ? "

La contradiction que vous relevez n'est qu'apparente et l'explication est dans la clef Loyer et indemnité d'occupation judiciaire.
L'occupant sans droit ni titre n'est pas ou plus redevable d'un loyer (terme attaché au bail), mais d'une indemnité d'occupation égale au " loyer d'avant " et calculée de la même manière (indexation), plus les charges.
Quant à l'indemnité d'occupation judiciaire souvent imposée par le juge de l'expulsion, elle est supérieure à l'indemnité d'occupation de base parce qu'elle y ajoute une pénalité destinée à inciter l'expulsé à quitter les lieux en alourdissant sa dette.

Le juge administratif a posé en principe que l'indemnité d'occupation judiciaire n'est pas opposable à l'administration en raison de sa double nature. C'est pourquoi l'administration ne la retient pas comme base d'indemnisation, à l'amiable ou en contentieux.

Mais rien n'empêche de le demander en présentant un recours amiable et c'est pourquoi les modèles de recours indemnitaire sont rédigés en ce sens. On ne sait jamais, le recours peut être traité par un fonctionnaire novice ... L'important est de savoir que dans 99 % des cas, l'indemnité d'occupation judiciaire ne sera pas prise en compte à l'amiable, et encore moins en contentieux.

Merci de la lecture attentive que vous avez faite du site.