Le droit de propriété et le droit au logement sont deux droits fondamentaux
à valeur constitutionnelle et aucun ne remet l'autre en cause en
dépit des apparences.
Le juge administratif rejette systématiquement l'argument selon
lequel le maintien dans les lieux d'un occupant sans droit ni titre
serait une atteinte au droit de propriété : c'est un trouble de
jouissance. En effet, le propriétaire d'un local occupé peut le
vendre à tout moment. Avec une minoration du prix de vente (qui
peut d'ailleurs être indemnisée sous condition).
Il n'en reste pas moins que le droit au logement a aujourd'hui pris
le pas sur le droit de propriété. Il suffit de considérer l'arsenal
toujours accru des textes visant à lutter contre l'exclusion sociale
pour vérifier que les pouvoirs publics privilégient le maintien
dans les lieux des occupants de bonne foi (voir le plan BORLOO du
printemps 2004).
Et en ces temps de crise économique persistante, les refus de concours
constituent aussi un moyen discret d'acheter la paix sociale à bon
compte.