Depuis
le 01.09.2003, quel que soit le montant des sommes en jeu, il n'est plus possible
de faire appel d'un jugement rendu par un tribunal administratif en matière de
refus de concours. C'est aussi valable pour l'Etat.
C'est
l'article 11 du décret n° 2003-543 du 24 juin
2003 qui en a décidé ainsi en créant un article R 811-1 du code de justice
administrative dont le deuxième alinéa stipule :
" Toutefois, dans les litiges
énumérés au 1, 4, 5, 6, 7, 8 et 9 de l'article R 222- 13, le tribunal administratif
statue en premier et dernier ressort "
Et le 6° de l'article R 222-13 du code
de justice administrative concerne la mise en œuvre de la responsabilité de l'Etat
pour refus opposé à une demande de concours de la force publique pour exécuter
une décision de justice.
Pourquoi
une telle mesure ? Essentiellement pour désengorger les cours administratives
d'appel, qui elles-mêmes avaient été créées pour désengorger le Conseil d'Etat,
autrefois juge d'appel. La justice administrative est victime de son succès et
de la facilité -pourtant voulue - à la saisir, et du goût des Français pour les
procès.
Que
faire malgré tout ? D'abord une mesure de bon sens : préparer avec soin son
dossier d'indemnisation dès la procédure amiable (SOS PROPRIETAIRES a été créé
pour vous aider). Ensuite, il reste possible de se " pourvoir " en cassation,
c'est-à-dire de présenter un recours devant le Conseil d'Etat pour erreur de droit.
Il n'est plus possible d'argumenter sur les faits ou les préjudices et la manière
dont le juge administratif les a financièrement évalués, mais il s'agit de soutenir
que le juge administratif a commis une erreur de droit (texte législatif non respecté,
mal interprété ou ignoré).